La raison est à chercher dans la contamination de son «riz vendu aux restaurants et aux collectivités de la région de Guangdong, dans le sud du pays» et dans lequel il est retrouvé à la suite de tests «trop fortes quantités de cadmium, un métal toxique», comme nous l’apprenaient nos confrères de RFI en mai 2013. Cette situation ayant entrainé une forte méfiance des populations vis-à-vis du riz produit dans cette région pourrait stimuler les importations chinoises. Ce qui pourrait bien influer sur les cours mondiaux du prix du riz blanc. Pour le bonheur des exportateurs Vietnamiens, Pakistanais et Thaïlandais.
Face à cette menace, au moment où les différents pays africains ont adopté chacun une Stratégie nationale pour le développement du riz (SNDR), et une invite à l’autosuffisance, il est urgent de faire le bilan, d’évaluer les capacités et de lister les opportunités et les limites dans chaque pays pour agir avec efficacité sur toute la chaine des valeurs, de la production à la commercialisation en passant par la transformation. Et la question de la qualité s’invite à ce niveau avec les enjeux environnementaux liés à l’utilisation intensive des engrais phosphatés dans l’agriculture intensive qui semble être aujourd’hui privilégiée par les décideurs politiques. Or, l’exemple de la contamination que nous avons évoqué en Chine est illustratif.
Au moment où il est recommandé de quitter l’agriculture de subsistance pour une agriculture de marché avec l’arrivée de grands investisseurs étrangers et nationaux, à l’exemple de Vital, la Compagnie agricole de Saint-Louis (CASL), Teranga Entreprise au Sénégal et OLAM au Nigéria, pour ne citer que ceux-là, d’autres défendent la pérennisation des exploitations familiales sur lesquelles, il faut s’appuyer pour assurer l’autosuffisance alimentaire.
Le débat tourne maintenant autour des moyens et des stratégies à mettre en œuvre pour faire cohabiter ces deux modèles qui ne s’excluent pas et sont même complémentaires. Qu’adviendrait-il si l’Afrique abandonnait le modèle d’exploitation familiale et que les grands investisseurs pliaient bagage à la suite de scandale ou de faillite ? Ne serait-elle pas exposée à une crise alimentaire sans précédent ? Ce qu’il faut éviter à tout prix pour qu’il n’y ait pas une guerre autour du riz.
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